A Homily for the feast of Saints Peter and Paul - Homélie pour la fête des saints Pierre et Paul

+ At this moment in the history of the Church and the world the extra prominence given to this great feast of Saints Peter and Paul by means of it falling on a Sunday is quite providential. For not only do we have a new successor of Saint Peter in the person of Pope Leo XIV—for whom, together with all the successors of the Apostles, the bishops, this feast impels us to pray with greater fervour—we also stand at a critical juncture in respect of what may be called “the deposit of faith that comes to us from the apostles,” which the collect of this Mass prays we shall always guard intact and follow faithfully.
 
For whilst the powers of this world pursue the culture of death in ‘normalising’ suicide dressed up as an act of medical mercy under the name of euthanasia, and subjectivises now even the biological elements of the God-gift of human sexuality in a frenzied attempt to find happiness in any other place than in God, (and there are many other examples) the Church herself has not been immune.
 
Some successors of the Apostles—and let us be clear: a single bishop is already far too many given the flock that is entrusted to his care—would bless such initiatives, or similar ones, seeing in them some spirit somehow worthy of their worship: a spirit of conformity to the world that eviscerates them and renders them incapable of fulfilling their God-given role of  going and making disciples of all nations, “baptizing them in the name of the Father and of the Son and of the Holy Spirit, teaching them to observe all that [the Lord has] commanded… (cf. Mt 28:19-20).
 
So too, too many successors of the Apostles have become absorbed in and distracted from their apostolic mission and responsibility by an obsession with process, with the way of “being Church”—if that phrase actually has any meaning at all!—ignoring the fact that the bishops of the Church (indeed, all of the baptised) are not called to invest their time, energy and resources in endless gatherings vainly considering how the Church should function internally. No. The Church is the Church when, faithful to Christ she, with the successors of the Apostles to the fore, she goes and makes disciples of all nations, “baptizing them in the name of the Father and of the Son and of the Holy Spirit, teaching them to observe all that [the Lord has] commanded…! This is the manner of ‘being Church’ given by the Lord. This is our baptismal vocation. And even more so it is the solemn duty of those of the baptised called to become successors of the Apostles, and of those who by the grace of the Sacrament of Holy Orders, are their closest cooperators.
 
This is why Saint Peter and Saint Paul and countless of martyrs after them shed their blood. This is why, as this morning’s Epistle relates, St Peter found himself in chains in prison—for not conforming to the world, but for calling the world to faith and to that conversion of life that Baptism requires, establishes and sustains. He and so many others could have died of old age if they had spent their time discussing the internal workings of the nascent Church. But no! His duty was to preach and to teach and in everything—including his death—to witness to the truth that eternal salvation comes through fidelity to the Truth revealed in and by Jesus the Christ.
 
And this is the role of the successors of the apostles today, first amongst them the successor of Saint Peter, the Pope, to whom, as the Gospel of this Holy Mass makes clear, a particular grace and authority has been given.
 
Let us be clear, this grace, “the power of the keys as we call it,” is given in a context and for a purpose: the safeguarding of the Apostolic Faith. It is not a power in the contemporary sense of political power where the particular person in office can himself decide that he likes this or does not like that about the Church and would prefer the Church to become more like something else and use (or indeed abuse) this authority accordingly. Petrine authority exists to protect the integrity of the Faith, not to alter it according to the spirit of the age or to passing ideologies.
 
Certainly, papal authority includes the power of governance—but let us be clear, acts of governance are prudential decisions not doctrinal definitions and therefore are in no sense automatically infallible. Indeed, history (including recently) includes many examples of disastrous papal policies. Policies are just that, and do not have to be believed as articles of the faith. In our own context one need only compare the principled, generous, healing and fruitful measures contained in Summorum Pontificum of 2007 with the short sighted, ill-informed, damaging, reactionary and divisive political measures of Traditiones Custodes of 2021 to understand the difference.
 
This is why we must pray earnestly for the successor of Saint Peter, our Holy Father Pope Leo, and for all the successors of the Apostles, our bishops, that they may be faithful and courageous witnesses to the faith, ever insisting on the Apostolic mission of the Church, and that they may be given the grace of that largeness of heart to be principled, generous and long-sighted in their acts of governance. May Saints Peter and Paul intercede for them and win for them the graces worthily to discharge their high office. Amen. +

+ En ce moment de l'histoire de l'Église et du monde, le fait que cette grande fête des saints Pierre et Paul tombe un dimanche est tout à fait providentiel. En effet, non seulement nous avons un nouveau successeur de saint Pierre en la personne du pape Léon XIV - pour lequel, avec tous les successeurs des Apôtres, les évêques, cette fête nous pousse à prier avec une plus grande ferveur -, mais nous nous trouvons également à un moment critique en ce qui concerne ce que l'on peut appeler « le dépôt de la foi qui nous vient des apôtres », que la collecte de cette messe prie pour que nous gardions toujours intact et que nous suivions fidèlement.

En effet, tandis que les puissances de ce monde poursuivent la culture de la mort en « normalisant » le suicide déguisé en acte de miséricorde médicale sous le nom d'euthanasie, et subjectivisent maintenant même les éléments biologiques du don de Dieu qu'est la sexualité humaine dans une tentative frénétique de trouver le bonheur ailleurs qu'en Dieu, (et il y a bien d'autres exemples) l'Église elle-même n'a pas été épargnée.

Certains successeurs des Apôtres - et soyons clairs : un seul mauvais évêque est déjà beaucoup trop car il disperse le troupeau qui lui est confié –bénissent de telles initiatives, ou d'autres similaires, y voyant un esprit digne de leur acquiescement : un esprit de conformité au monde qui les éviscère et les rend incapables de remplir le rôle que Dieu leur a confié : c'est-à-dire d’aller faire de toutes les nations des disciples, de « les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprendre à observer tout ce que [le Seigneur] a prescrit... » (cf. Mt 28, 19-20).

De même, trop de successeurs des Apôtres ont été absorbés et distraits de leur mission et de leur responsabilité apostolique par une obsession du processus, de la manière d'« être » ou de « faire Église » - si cette expression a vraiment un sens - ignorant le fait que les évêques de l'Église (et a fortiori, tous les baptisés) ne sont pas appelés à investir leur temps, leur énergie et leurs ressources dans d'interminables rassemblements pour réfléchir vainement à la manière dont l'Église devrait fonctionner en interne. L'Église est l'Église quand, fidèle au Christ, elle va, avec les successeurs des Apôtres en tête, faire de toutes les nations des disciples, « les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que [le Seigneur] a prescrit... ». Telle est la manière d'« être » ou de « faire Église » donnée par le Seigneur. Telle est notre vocation baptismale. Et plus encore, c'est le devoir solennel de ceux qui, parmi les baptisés, sont appelés à devenir les successeurs des Apôtres, et de ceux qui, par la grâce du sacrement de l'Ordre, sont leurs plus proches coopérateurs.

C'est pourquoi saint Pierre et saint Paul, ainsi que d'innombrables martyrs après eux, ont versé leur sang. C'est pourquoi, comme le raconte l'épître de ce matin, saint Pierre s'est retrouvé enchaîné en prison pour ne pas s'être conformé au monde, mais pour l'avoir appelé à la foi et à cette conversion de vie que le baptême exige, établit et soutient. Lui et tant d'autres auraient pu mourir de vieillesse s'ils avaient passé leur temps à discuter du fonctionnement interne de l'Église naissante. Mais non, son devoir était de prêcher et d'enseigner, et en tout, y compris dans sa mort, de témoigner de la vérité que le salut éternel passe par la fidélité à la Vérité révélée en et par Jésus le Christ.

Et c'est le rôle des successeurs des apôtres aujourd'hui, au premier rang desquels le successeur de saint Pierre, le Pape, à qui, comme le précise l'Évangile de cette Sainte Messe, une grâce et une autorité particulières ont été données.

Soyons clairs, cette grâce, que nous appelons « le pouvoir des clés », est donnée dans un contexte et dans un but : la sauvegarde de la foi apostolique. Il ne s'agit pas d'un pouvoir au sens contemporain du pouvoir politique, où la personne en fonction peut décider elle-même qu'elle aime ou n'aime pas telle ou telle chose dans l'Église et qu'elle préférerait que l'Église devienne plus semblable à quelque chose d'autre, et user (ou même abuser) de cette autorité en conséquence. L'autorité pétrinienne existe pour protéger l'intégrité de la foi, et non pour la modifier en fonction de l'esprit du temps ou d'idéologies passagères.
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Certes, l'autorité papale comprend le pouvoir de gouverner - mais soyons clairs, il s'agit de décisions prudentielles et non de définitions doctrinales, et elles ne sont donc en aucun cas automatiquement infaillibles. En effet, l'histoire (y compris récente) comporte de nombreux exemples de politiques papales désastreuses. Les politiques ne sont que cela et ne doivent pas être considérées comme des articles de foi. Dans notre propre contexte, il suffit de comparer les mesures fondées sur des principes généreux et fructueux, contenues dans Summorum Pontificum de 2007 avec les mesures politiques à courte vue, mal informées, dommageables et réactionnaires de Traditiones Custodes de 2021 pour comprendre la différence.

C'est pourquoi nous devons prier instamment pour le successeur de saint Pierre, notre Saint-Père, et pour tous les successeurs des Apôtres, nos évêques, afin qu'ils soient toujours des témoins fidèles et courageux de la foi, insistant toujours sur la mission apostolique de l'Église, et qu'ils reçoivent la grâce de cette grandeur d'âme qui leur permet d'avoir des principes, d'être généreux et de voir loin dans leurs actes de gouvernance. Que les saints Pierre et Paul intercèdent pour eux et leur obtiennent les grâces nécessaires à l'exercice de leurs hautes fonctions. Ainsi soit-il. +